L’utilisation d’un bain de bouche contenant de la β-cyclodextrine et du citrox (bioflavonoïdes) (CDCM), disponible en pharmacie, permet de réduire la charge virale du SRAS-CoV-2 dans la salive
Mots-clés : Citrox ; COVID-19 ; Bain de bouche ; Salive ; SARS-CoV-2 ; Charge virale ; ß-cyclodextrine
Quelques résultats :
L’analyse a démontré que, sur une journée, le CDCM était significativement plus efficace que le placebo 4 heures après la première dose (p=0,036), avec un pourcentage médian (log10 copies/mL) de diminution T1-T2 de -12,58% [-29,55% – -0,16%].
La deuxième dose a maintenu la faible valeur médiane du CDCM (3,08 log10 copies/mL [0 – 4,19]), par rapport au placebo (3,31 [1,18 – 4,75]).
Au jour 7, le pourcentage médian (log10 copies/mL) de diminution de la charge virale salivaire au fil du temps était toujours plus élevé dans le groupe MCCD (-58,62% [-100% – -34,36%]) que dans le groupe placebo (-50,62% [-100% – -27,66%]). Ces résultats ont été confirmés par l’analyse per-protocole.
Description de l’étude :
- Titre : Use of an antiviral mouthwash as a barrier measure in the SARS-Cov-2 transmission in adults with asymptomatic to mild COVID-19: a multicenter, randomized, double-blind controlled trial
- Investigatrice principale : Florence Carrouel, Martine Valette, Emilie Gadea, Aurélie Esparcieux, Gabriela Illes, Marie Elodie Langlois, Hervé Perrier, Claude Dussart, Paul Tramini, Mélina Ribaud, Maude Bouscambert-Duchamp, Denis Bourgeois.
- Centre de prise en charge : Les participants ont été inscrits dans quatre centres hospitaliers français, et le suivi s’est fait à domicile.
- Population étudiée : Des patients âgés de 18 à 85 ans, positifs à la PCR du SRAS-CoV-2 et présentant 36 symptômes asymptomatiques ou légers de COVID-19 <8 jours ont été recrutés.
- Type d’étude : Un essai multicentrique, randomisé, contrôlé en double aveugle.
- Méthodes : Au total, 176 patients éligibles ont été répartis au hasard (1:1) entre le CDCM et le placebo. Trois rinçages quotidiens ont été effectués pendant 7 jours. Un prélèvement de salive a été effectué le jour 1 à 9 heures (T1), 13 heures (T2) et 18 heures (T3). Les 6 jours suivants, un échantillon a été prélevé à 15 heures. La RT-PCR quantitative 40 a été utilisée pour détecter le SARS-CoV-2.
Objectifs de l’étude :
Objectif principal : Déterminer si un bain de bouche commercialement disponible avec de la ß-cyclodextrine et du citrox (bioflavonoïdes) (CDCM) pouvait diminuer la charge virale salivaire du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2).
En savoir plus sur cette étude :
Le SARS-CoV-2 peut être transmis par la salive, même chez les patients qui ne toussent pas ou ne présentent pas d’autres symptômes respiratoires. Le SARS-CoV-2 est identifié dans 91,7 % des échantillons de salive provenant de patients atteints de la maladie COVID-19, et la charge peut atteindre jusqu’à 1,2×108 copies/mL.
L’utilisation de bains de bouche est un traitement « adjuvant » qui fait partie du traitement habituel ou de la prophylaxie individuelle, notamment en matière de santé bucco-dentaire. Considérer les bains de bouche comme des agents pouvant diminuer la charge virale du SARS-CoV-2 est un concept extrêmement séduisant. Cependant, il n’existe aucune preuve in vivo permettant de recommander les bains de bouche pour contrôler la charge virale du SARS-CoV-2. Parmi les molécules antivirales contenues dans les bains de bouche, le peroxyde d’hydrogène, la ß-cyclodextrine, les flavonoïdes, les huiles essentielles, le chlorure de cétylpyridinium ou la povidone-iode pourraient être intéressants dans la lutte contre le SARS-CoV-2. Dans notre essai, l’activité antivirale du CDCM repose sur la ß-cyclodextrine et le citrox (flavonoïdes). Ces molécules ont démontré une activité antivirale contre plusieurs virus, mais la preuve de leur action contre le SARS-CoV-2 n’était basée que sur des études in silico.